Mercredi 08 Mai - Epinal (88)
Accueil et départs Base Roland NAUDIN - Lac de Bouzey 88390 CHAUMOUSEY
Complètement inédit, ce circuits était exigeant, totalisant 158 km pour 2400 m de dénivelée pour la grande Route Verte.
Il se voulait aussi un clin d’œil aux coursiers vosgiens et lorrains, en empruntant des passages mythiques telles que la côte d'Harol et celle du Raval.
Et cette année encore JC et Hub ont reconduit le charter de la mort pour une grosse journée. Départ et retour de paname le jour même avec l'épreuve au milieu...
Il est prévu de la pluie et un temps frais et ça c'est confirmé... Une épreuve de guerrier...
https://www.openrunner.com/r/9315739
Et voici les résultats :
http://www.veloceclubepinal.fr/p/actualite-manifestions.html#350
Classement Scratch |
Classement Caté |
Nom |
Prénom |
Catégorie |
Temps |
13 |
3 |
DURAND |
J-CHRISTOPHE |
MASTER 2 |
05:01:12 |
39 |
3 |
POLSENAERE |
HUBERT |
MASTER 1 |
05:47:23 |
Nbre de finisher grand parcours : 54
Compte rendu de JC :
"Grosse journée comme l'année dernière...
Lever 3h00 (légère pluie), départ 3h50 (pluie), arrivé sur l'épreuve 7h40 (pas de pluie) et départ de celle ci à 09h00 (légère pluie).
La combi de plongé était de rigueur car Météo France ne se trompait pas...
A défaut des couches et surcouches et gilet pluie pour ma part et l'intégral pour Hub.
A 10min du départ personne sur la ligne... A 5min une 50ène de personnes alors que 75 étaient inscrits.
Nous avions opté pour rester au sec dans le Tepee jusqu'au départ sans faire d'échauffement car il ne faisait pas bien chaud et très humide... D'autant que nous étions stationnés à 30m de la ligne de départ cet année.
Départ lancé dans des conditions acceptables avec petit crachin et 9°C mais sur un rythme tout de même soutenu... Il faut s'accrocher et sans échauffement c'est assez violant et Hub me dira par la suite qu'il n'aura pas pu se mettre dans le rythme pour suivre le 1er peloton...
Au bout de 22km un mûr avec des passages à 15% sur 800m ne me permet pas de rester dans le 1er peloton car trop à l'arrière et plutôt sur les freins parce que je sens que le vélo met du temps à décélérer. Le temps de remonter le groupe sur route très étroite un trou se forme et une 20ène d'unités sont déjà à 150m devant. Je temporise pour qu'un groupe se forme et essayer de créer une entente pour rentrer sur l'avant.
Nous serons une 12ène je pense à nous regrouper. 5km à ramer devant avec un autre gars et je décide de demander au groupe de tourner à la régulière en bouchant les trous et récupérant les saut de relais de certains pour essayer d'avoir la meilleure organisation possible. Cela fonction plus ou moins bien et on stabilise l'écart pendant un bon moment jusqu'au 40ème km ou on les voit encore à 300-400m devant.
J'ai appris que quand tu es l'instigateur de mise en place de relais il faut assumer et en faire plus que les autres sinon les 3/4 finissent par se planquer.
Autour du 50ème km 3 gars craquent du 1er groupe et l'objectif et au moins de rentrer sur eux. A l'entame de la 1ère vrai bosse au 60ème km je l'attaque devant le groupe et je vois rapidement que personne ne suit derrière. je me retrouve à 50m devant et fini rapidement par rejoindre les 3 gras. Je fini avec eux la bosse d'autant qu'un a encore du jus et tourne avec moi.
Dans la descente le groupe rentre sur nous mais déjà une 2ème bosse très pentue se dessine. 72ème km un gars force l'allure avec un autre dans sa roue et je les suis. J'ai déjà 10m d'avance à ce moment là. Décidément, dans le peloton dès que ça grimpe il n'y a plus personne... On monte les 4km à bonne allure et nous avons fait le trou.
Mais rapidement le groupe revient dans la descente emmené par un nouveau gars musculeux pas vu jusque là en BMC disques .
En descente je fais hyper gaffe de ne pas tomber car il pleut en continu et la route est détrempée. Je me prends souvent des claques surtout par les nombreux gars qui sont équipés de disques... Mais à la relance je rentre...
Se succéderont de nombreuses bosses ou cols avec le même scénario. Ça monte, je prends 100-150m au groupe et à l'entame ou dans la descente le gars en BMC ramène tous le monde.
Col du Peutet j'ai bien fait la différence cette fois et je trace dans la descente d'autant qu'elle est pas mal sinueuse. Au pied de la descente rebelote. Mister BMC ramène... Alors qu'il emmène toute la troupe à fond les ballons je le vois qui se laisse décrocher en roue libre. Crevaison de la roue avant. Je lui souhaite amicalement bonne chance parce qu'à ce moment là la pluie redouble d'intensité et il fait très sombre.
Je sais maintenant que si tout évolue normalement à la prochaine bosse je serai devant et peut-être que je pourrais faire la différence et ne plus revoir le groupe. Il reste cependant 50km et la tache est peut-être suicidaire mais comme je roule à ma main, que le vent n'est pas trop défavorable pourquoi ne pas tenter ? On est là pour essayer de prendre du plaisir est avec le temps qu'il fait il faut s'employer fortement pour ne pas subir le froid parce qu'on est tous trempés jusqu'aux os.
107ème km c'est parti. A la faveur de la bosse je me détache irrémédiablement et la pluie redouble encore d'intensité. Une moto de l'arrière rejoins celle qui était devant le groupe, discute et vient finalement s'intercaler entre moi et le peloton. Le trou est fait.
Je vois parfois au loin le feu de la moto du peloton derrière... Je suis seul avec mon motard à 50m. Que de pluie qui tombe... Les signaleurs sont emmitouflés dans des ponchos géant toujours avec le sourire. Ça réchauffe le cœur.
Km 122 je vois l'éclairage de la moto de derrière revenir rapidement avec un gars derrière. Mais on attaque un mûr à la LBL.
800m avec 11% de moy et un passage à 16%. Je mets tout à gauche pour me soulager au max car sa tire un peu. Le gars explose littéralement (j'imagine) parce que en haut il n'y a plus personne et plus de moto derrière...
Jusqu'au km 135 je suis seul et commence à trouver le temps long. Il pleut comme vache qui pisse et parfois le vent est défavorable mais heureusement pas trop violant. Je sens que terminer seul va être ardu et les cannes sont lourdes.
Km 143 2 gars du peloton me rejoignent et parmi eux celui qui avait essayé de partir au 72ème km. Lui tartine comme un malade sur le plat et en descente. Costaud le bougre ! L'autre me demande s'il y a encore beaucoup de bosseS. Il ne passe jamais et j'imagine qu'il est bien entamé...
Dans les coups de cul je monte à ma main devant et tous s'accrochent et dès que ça descend ou faut plat le gars tartine à mort et j'ai du mal à rester dans son sillage. Je serre les dents.
Km 155 on va mourir sur les talons de 3 participants qui sont à 300m de nous... Pas assez de km pour les rejoindre et le dernier faux plat qui mène à la ligne d'arrivée se profile. A 1km du but le gars se range et me demande de passer. Ce que je fais mais je cogite de savoir si on arrive ensemble en haut si je le laisse passer ou pas. Il m'aura bien aidé sur la fin... J'entame le faut plat et décide de forcer au max sur les pédales sans me lever de la selle et s'il sprinte je le laisserai filer... Surprise, personne derrière ma roue...
5h01 de selle et 5h01 de pluie avec les 2-3 dernières heures ou ça a draché fort voir parfois très très fort... Pas de crampe...
En cumulant j'ai bien fait la moitié du parcours seul... Dont la dernière partie ou je me suis bien dépouillé pour garder à distance le second peloton (arrivé 2min après moi). Bon, j'ai bien compris que la motivation de beaucoup de gars n'y était pas mais bon j'ai fait quelque chose que je n'avais jamais fait jusque là.
Bonne expérience.
En discutant à l'arrivé avec des gars du peloton qui essayaient de rentrer sur moi j'ai appris que le musculeux du BMC disques était un ancien double vainqueur de l'épreuve en version court et grand parcours. En fait le gars avait du crever une 1ère fois au début parce que Hub l'a vu le doubler en trombe dans une descente... Il était hors catégorie et sa 2ème crevaison m'a bien aidé...
Hub est arrivé transit et grelottant de froid plusieurs minutes après moi mais heureux d'avoir bouclé l'épreuve. Rassuré par les à priori sur le froid. Il faut combattre le mal par le mal et ne jamais rester sur un échec."