Du Lundi 26 au 30 Juin (06)

FRANCE#3 c'est :

1000km

20000m D+

en Max 120H

C'est JC et David D qui ont participé à cette épreuve d'Ultra givré.

Une belle 10ème place pour JC et un excellent finisher en 96ème place pour David !

 

Avec pleins d'excellents souvenir pleins leurs têtes sans oublier la souffrance qui va avec !

Et voici leurs comptes rendus :

" Voici enfin l'épreuve qui représente le clou de ma saison 2023. Le principal objectif.

Ce pourquoi je me suis préparé jusqu'ici avec les autres épreuves comme fils conducteurs.

Enfin, je vais pouvoir me confronter à armes égales avec des concurrents qui auront les mêmes degrés de difficultés sans triche ni fioriture et surtout pas de drafting ce qui fait toute la différence sur les épreuves cyclosportives que nous connaissons par exemple.

Inscrits sur cette épreuve avec David D, nous sommes partis de Région Parisienne Samedi matin pour une longue traversée de la France avec le désormais classique Tepee. 

Une période toujours très sympathique pour mieux apprendre à se connaitre et aborder des sujets variés dans une ambiance amicale et conviviale.

Nous arrivons en fin de journée juste à temps pour nous rendre à la pasta partie organisée par le Bikingman team et ces Race Angels. Soirée sympathique ou beaucoup se toisent et s'observent avec des Races Angels dévoués à notre bien être.

Soirée terminé, retour à l'appart Hotel pour une bonne nuit. 

Lendemain le jour de la vérification des vélos et équipements, pose de la balise GPS et de la pesée... Comme pour un match de boxe, chacun aura droit de connaitre le verdict.

Prise de photo devant l'affiche de l'épreuve sous un soleil de plomb qui augure un début d'épreuve caniculaire.

L'après midi se sera piscine et derniers préparatifs du vélo, choix de nourriture, vêtements... Et dire que certains ont laissé leur vélo sur l'aire de départ en plein soleil... Il y avait cette possibilité que nous avons radicalement exclue étant donnée la T° caniculaire... Briefing obligatoire d'avant course le soir en salle pour les dernières instructions.

Petite nuit avec réveil vers 03H15 pour ensuite nous rendre sur l'aire de départ de cette Bikingman France 2023 dans la pénombre vers 04h30. Lancement du traker GPS et s'ensuit la courte attente du top départ.

Par sas de 10 concurrents en vague d'1 minute nous réussissons à nous élancer de la 2ème vague. En sachant que les 2 gros clients connus sont l'inarrêtable Lorianne Plaçais et le Belge Maximilien Couvreur eux calaient dans le 1er SAS. 

Musique d'ambiance et c'est partie pour un long périple de 1000KM et quasi 20000m D+ en un minimum de temps. Avec comme 1er objectif de finir l'épreuve, si possible en moins de 3 jours et pourquoi pas bien y figurer.

CP1 au km 437, mon objectif et d'y faire ma 1ère pose d'ici la fin de la journée. 1er tronçon qui cumule 7150m D+.

Départ donné et déjà 24°C au compteur. De suite cela grimpe fort et nous nous souhaitons une belle aventure avec DD dès les 1er km étant donné la pente exigeante. Choix volontaire de l'organisation pour éviter les paquets et le Drafting. Au bout de quelques km je rejoins Lorianne Plaçais qui a du s'arrêter pour repositionner un éclairage qui touchait un rayon. Nous évoluerons à 3, 4 à distance le temps de sortir de l'agglomération et enfin attaquer le col de l'Ecre d'une 20ène de km. Au bout de quelques km Lorianne me dépasse tel un rapace qui fonce sur sa proie... La tête de course. Rien à faire, une autre planète. Je la vois remontre un à un chaque participant irrémédiablement. Beau à voir ! Cette femme est exceptionnelle...

S'ensuit la recherche de fontaines que j'avais bien pris soin de repérer via Strava et recoupement par Google map view pour valider leurs présences. 1ère fontaine, à sec. 2ème fontaine à sec... Et dire qu'on m'avait dit qu'avec la flotte qu'il était tombée ces dernières semaines elles seraient toutes approvisionnées... Cela commence bien. Ayant encore de l'eau je ne m'inquiète pas trop mais bon... La tension monte quand même.

Sur le plateau la température a bien baissée et c'est très agréable. Le prochain point d'eau sera bien présent et à partir de là je n'aurai plus de problème...

Déjà 120km et la T° est maintenant de 31°C. Chassé croisé des concurrents... Tout se passe bien.

Les paysages sont magnifiques, passage des gorges du Verdon par la route des crêtes qui est magnifiques et là cela se corse irrémédiablement avec la pente. Chassé croisé avec les photographes de l'épreuves et organisateur. Je me sent entouré et c'est rassurant et génial. J'assiste à la chute de la moto de course au démarrage dans un pierrier. La chaleur y est suffoquant et les pourcentages atroces et ceci sans aucune ombre. Le résultat est immédiat, tout à gauche et c'est à ce moment précis que je me rends compte que la route va être très longue est difficile. Que mon développement mini de 34-30 n'est pas suffisant pour un vélo chargé et des pentes de plus de 8%. Boucler l'épreuve sera déjà un exploit...

Début d'après-midi, vers midi, je bute sur le « mur de l’enfer » qui est au programme du Natureman avec ses pentes à 14% et une T° de 40°C du côté du lac de Sainte-Croix. Une ignominie qui m'oblige à poser pied à terre quelques secondes pour reprendre mes esprits car la fatigue c'est installée avec cette fucking chaleur...

S'ensuit à chaque fontaine le rituel de la trempette de la casquette-casque, parfois tête entière mouillage de maillot pour faire baisser la T° corporelle...

Lors de la vérification des vélos la veille, un Race angel m'avait demandé ma crainte sur cette épreuve. J'avais dit la chaleur. Alors m'avait-il dit, profite des différentes fontaines pour y tremper la tête entière et même y tremper son maillot et le mettre ainsi pour descendre la T° corporelle. C'est ce que j'ai appliqué à la lettre sur toute l'épreuve. Et merci de ce conseil qui m'aura évité le coup d'insolation que nombreux ont eu avec parfois vomissement pour certains...

Dame nature ne fait pas dans le détail, les plus faibles restent en bord de route.

En milieu d'après-midi, je m'octrois un arrêt en terrasse pour une pose Coca car il fait toujours une T° écrasante de + de 40°C. La seule hors PC sur cette épreuve...

Et l'étonnement des clients et cafetier qui nous posent la question de ce que l'on fait et quelle route nous prenons. Le résultat est impartial, même en voiture ils n'auraient pas le courage de le faire...

Il est vrai que voir cette épreuve dans sa globalité est assez effrayante... Mais bon, nous avons payé pour en chier... Alors nous en chions.

La soirée s'ensuit ou je rejoins au détour d'une fontaine un "vieux" concurrent et un "jeune" allongé très fatigué.

Nous partirons ensemble mais le décrochage de son tracker me laissera continuer ma route seul. Eux semblent se suivre depuis le début...

Arrivé vers 22H00 au CP1, je constate que beaucoup dorment et que les 2 1er, Lorianne Plaçais et Maximilien Couvreur sont déjà partis affronter le Ventoux...

Je décide d'effectuer ma 1ère pose repas pâtes et micro sieste sur place étant donné le confort des lieux et la fatigue qui c'est installée. Je recharge ma lampe et powerbank.

Je recharge également mon gilet trail pour le remplir de gels et barres car je suis en autonomie côté bouffe. Je pense être le seul sur l'épreuve d'ailleurs.

Le temps passe car je zone pas mal avec la fatigue. Je sorts enfin mon bivy pour m'installer dehors sur un matelas gonflable à la fraiche 13°C. Programme mon tel sur 20min puis 30min le temps de m'endormir.

C'est immédiat, je m'endort quasi instantanément (quelques minutes après car il y a du bruit avec les différentes arrivées) et donc un réveil 20-25min au bruit du téléphone.

Dans une fraicheur retrouvée. Le temps de tout remballer, je suis sur la route en direction de Bédoin environ 2H30 après mon arrivé au CP.

CP2 au km 737, mon objectif et d'y faire ma 2ème grosse pose d'ici la fin de cette 2ème journée. 2ème tronçon qui cumule 6400m D+ soit + de 13500m D+.

Mais avant ça il faut passer le géant de Provence. Sur la route j'y retrouve un concurrent assis à même le bitume qui s'habille en prévision du froid qu'il devrait y faire en haut du Ventoux.

Je n'ai jamais fait ce col que l'on dit très difficile et je confirme que la 1ère partie en sous bois jusqu'au Chalet Reynard est ultra compliqué. Déjà tout à gauche je n'ai plus de cartouche.

Je suis rattrapé par un gars qui vient taper la discute. Il compte faire les fêlés du Ventoux donc ne pas forcer, me raconte sa vie, me pose des questions et pendant 10km il me soule alors que je ne dis rien...

Il fini enfin par partir et je suis rattrapé par la moto avec Axel l'organisateur qui vient m'interviewer en me demandant comment ça va... Plus de cartouche lui dis-je et il me dit que je semble bien aller pourtant.

La dernière partie après le chalet sera rafale de vent à nous foutre en l'air et le retour d'un concurrent qui vient me sucer la roue pendant les derniers km en me remerciant au passage. Je ne dis rien mais n'en pense pas moins. C'est pénalité ça...

Arrivé à quelques hectomètres du sommet les journalises et photographes sont là et même à courir à côté de moi pour connaitre mes impressions. Je ne m'attarde pas et descend à tambour battant pour ne pas subir les rafales qui n'arrentent pas.

Après Malaucène petit arrêt pour enlever les couches car il y fait très chaud maintenant. 

Ensuite ce sera rafraichissement aux fontaines et en fin de matinée, avec les paupières lourdes, petite sieste de 20min sur un banc d'une table de piquenique à l'ombre. Ceci fonctionne également très bien et instantanément je sombre.

Certains profite de cette pose pour me rattraper inévitablement. La journée encore caniculaire passera tant bien que mal par le rafraichissement des nombreuses fontaines. Sinon, le moteur finirait par serrer...

La montée du barrage du lac de Serre-Ponçon est difficile et les pieds en feux. Je me prends quelques minutes au musée histoire d'enlever les chaussures... Puis s'ensuit le parcours de l'Embrunman, Chorges et les montagnes russes qui n'en finissent pas. Et toujours cette chaleur...

Le soir approchant et moi avec vers le col de Vars que je connais bien. Mais la fatigue se faisant sentir le coup de pédale est lourd et la montée jusqu'au CP2 sera un calvaire non plus à cause de la chaleur mais de la dent en moins qu'il me manque pour soulager les genoux qui n'en peuvent plus et à cause du mal de fesse qui me suit depuis un bon moment. Je termine en pleine nuit jusqu'à Vars dans un état lamentable ou je crois voir avec les ombres des personnes en bord de route plus haut avec les paupières qui ont du mal à rester ouverte.

N'ayant pas envie de perdre de temps je ne me suis pas changé et je termine en court au CP2 par 12°C et une nuit claire. Il était temps.

Je m'attable et mange mon plat de pâtes. Arrive le "vieux" du 1er jour qui s'installe également. Le journalise vient nous voir et commence une discussion lunaire avec mon acolyte d'en fasse. Le fait que, toujours Lorianne Plaçais partie à l'assaut du Col de la Bonette et Maximilien Prieur quelques heures après elle, il se trouve que tous les autres dorment à ce moment là. Le journaliste demande s'il va jouer la place de 3ème et lui, fraichement arrivé, décide que oui et après une micro sieste partira dans la foulée. On me demande ce que je vais faire de mon côté. Il est clair qu'à ce moment là (visible sur le résumé du 2nd jour) je suis exténué et je leur dis que je compte dormir plusieurs heures et jouer le top 10...

Pas question de partir à l'assaut de la Bonette et surtout la descendre en pleine nuit... En l'état, je n'ai pas confiance en mon corps et encore moins en ma lucidité... Je prend une chambre pour dormir 4 heures avec en prime une douche salvatrice qui me permettra de faire un état des lieux sur l'état de mes fesses qui sont gonflées comme des ballons de baudruches et une grosseur coté droit... Ca sent pas bon tout ça...

Après 6 heures d'arrêt je repart vers 4h00 du mat pour clore ce Col de Vars. Spectacle hallucinant, en pleine nuit dans le village de Vars tout feu éteint, un chamois se ballade en pleine rue principale. Je le pousse vers la sortie.

Le temps de terminer les 6 derniers km la descente se fera en début de nuit et en fin au levé du jour. Transition vers Jausiers et enfin cette satanée montée de la Bonette que je connais très bien mais pas chargé et avec un développement définitivement inadapté. A ce moment, il y fait frais et déjà + de 770km au compteur. Autant dire que monter ces 20,5km se feront en plus de 2H15... Une vrai délivrance d'arriver au col même si les nombreuses marmottes m'auront occupé une bonne partie de la montée.

Je ne me pose pas et descend rapidement pour perdre un minimum de temps. A ce moment là, je sais que sauf gros problème je devrais terminer cette épreuve dans la journée... Les genoux ont tenu et le reste devrait suivre même s'il nous a été spécifié un vacherie en fin de parcours... Une marmotte me crée une frayeur mais pas de chute.

En arrivant vers St Etienne de Tinée 1ère alerte intestinale. J'ai des pertes... Je dois m'arrêter pour évaluer les dégats. Rien de grave.

Mais ces problèmes intestinaux ne me lâcheront plus jusqu'à l'arrivée. Fort ballonnement et surtout ne rien lâcher sinon... Et bien entendu ceci arrive au plus fort de la pente qui a commencé sur ce col de la Couillole et j'ai confondu avec la Cayole que nous avions fait avec FX et Puyolito il y a quelques années... Qu'il est dur et sensation renforcé par cette chaleur qui réverbère sur les parois des falaise. Col interminable et très difficile je trouve... 14km de labeur à la peine et toujours tout à gauche... Sur les hauteurs le ciel se couvre et j'apprécie. Puis Valberg et il est maintenant bien menaçant. Changement de direction pour quitter ce ciel et direction les gorges de la Dalhuis magnifique mais étouffante sans vent et scotché au bitume. Passage de plusieurs tunnels et face à moi des nuages noirs et très menaçant. Le tonnerre et enfin les grosses gouttes. 

J'enfile l'imper que je pourrais tester. A ce moment là un déluge s'abat sur moi d'une rare intensité. La route se transforme en mer et les véhicules sur leurs passages créent des vagues qui claquent contre les parois et trottoirs.

A ce moment là je suis persuadé que mon concurrent direct derrière a du s'arrêter tellement il est impensable de rouler dans ces conditions. Ceci me permettra de m'éloigner un peu.

Entrevaux annonce la fameuse vacherie... Le col du Buis, 12km de cauchemar mais fort heureusement une partie sous des torrents de pluie pour me refroidir. Les 4 derniers km à 14%... A zigzaguer pour ne pas mettre pied à terre. Ce que je ferai je ne sais pas comment d'ailleurs... Mon compte est bon.

2ème alerte intestinale et arrêt pour éponger... 

Ensuite l'avant dernier col vers St Auban ou je verrai mon concurrent me rattraper indéniablement. De toute façon plus de jus dans ce col.

Victime de la débauche d'effort, le reste du parcours sera en gestion sachant que derrière moi le prochain est assez loin.

Arrivée interminable par la ville qui clôture cette boucle d'anthologie. Vers 18H il me semble.

Accueilli par la cloche, Axel et les Races Angels et participants déjà là. Top 10 qu'on m'annonce... 

Pour une 1ère on me promet un bel avenir dans cette discipline en sachant qu'avec mon développement du jour, terminer était déjà un exploit ! 

Alors à cette place c'est inespéré...

Discussion avec certains concurrents dont mon bourreau de l'avant dernier col qui me dit que c'était du bleuf son passage en danseuse. Sans rancune, j'étais cuit.

Périple bouclé en 62h et 16min. Roulage en 49h et 21min en 20,3km/h de moyenne. 

Dégustation d'une petite glace avec Lorianne Plaçais (vainqueur) qui me dit qu'elle est cuite niveau fessier et encore incapable de s'alimenter. Idem pour moi, difficile de s'assoir... Nous en concluons que nous avons les mêmes symptômes... Discussion de nos fesses à y repenser c'est assez dingue ???

Elle est humaine finalement ! 

Je m'assois car le malaise vagal me guette ce qui est classique étant donné l'effort consenti

Je rentrerai vers 21h00 à l'hôtel afin de profiter de ce moment au maximum.

Grosse douche pour constater que mes fesses sont dans un état dramatique. J'ai du mal à m'assoir et une belle grosseur ce forme coté droit. Cuisson de pâtes et dodo.

Nuit difficile du au fessier. Lendemain comatage et retour sur la ligne d'arrivée histoire de discuter. Prise de Rdv pour un massage de 20 min le soir car le cou est dans un piteux état également.

Piscine l'après midi, massage le soir et pizza 40cm ensuite pour requinquer l'animal.

La nuit d'après un vrai calvaire. Mal aux genoux qui se déclenche maintenant. Le lendemain je sort de ma grotte et par visiter Canne à pied qui me déprimera car tout  est surfait...

retour au Cannet, et longue attente de David qui semble vivre sa course d'une toute autre manière. Le concernant il semble être copieusement arrosé le pauvre...

Je le suis et m'aperçoit qu'il se trompe de trace... Bref, son arrivée est encore repoussée.

J'espère qu'il arrivera lors de la soirée de clôture afin d'être accueilli en héro. Ce qu'il fera.

Avec tout pleins d'histoires dans la tête qu'il ne manquera pas de vous énumérer. Il n'aura pas vécu du tout la même épreuve !!!

Lui connaissait tout le monde alors que moi une 10ène de concurrents et les organisateurs...

Bravo à David D qui aura eu un mental d'acier pour boucler à sa manière cette épreuve de dingue avec un climat encore plus éprouvant que le mien !

Des rencontres formidables, des gens dévoués et une épreuve hors norme d'une difficulté accentuée par le poids des vélos (12,5kg me concernant hors eau et nourritures que j'avais sur moi)...

J'y reviendrais à coup sûr car je crois y avoir ma place pour faire quelque chose d'encore meilleures.

Plein d'axes d'amélioration, le fait d'y avoir testé beaucoup de chose avec succès mais aussi d'y terminer détruit malheureusement...

Demain, je serai sur le billard pour vider ce fucking follicule pileux enflammé qui est très douloureux. Mon tatouage de cette Bikingman France qui m'a tant procuré de sensation et qui continue..." JC

"Contexte :

Course d’Ultra distance en autonomie complète. Trace à suivre obligatoirement comprenant deux CP.

CP1 km 438

CP2 km 738

Puis 262km pour boucler l'ensemble du tracé de 1000Km pour près de 20.000 de D+.

Matériel :

Vélo route Endurance Giant Defy

Roue Alu Endurance avec sur roue avant moyeu dynamo.

Sacoche de cintre} matos de dépannage technique, sacoche tube supérieur pour le saucisson et les barres et de selle pour les vêtements.

Contrôle de mon Giant Defy le dimanche 14,5kg sans eau (2 bidons 1l) et 2kg de barres visant à faire le complément du salé que je trouverais sur la route. Mise en place de la balise GPS. Il fait 35°....

 Au programme tout ce qui monte dans les régions que nous allons traverser avec des cols connus ( Ventoux, Vars et Bonette) et d’autres moins (Couillole, Valberg et Buis).

Départ à Lundi 5h dans la seconde Vague. Je peux dire que j’ai roulé deux km avec un gars du top 10 alias notre JC 😉. Je ne le reverrai qu’à mon arrivée.

Tout roule bien, les sacoches sont bien en places et la fraicheur matinale 19° est la bienvenue même si cela va vite très vite monter autant côté dénivelé que température 

Nous subirons jusqu’à 41° pour arriver au CP1.

Dans ce premier tier je rencontre une douleur au genou. Après deux ans et demi de vélo je n’ai connu aucune douleur aux genoux…donc je me mefis…je réfléchis…Ai-je fait l’erreur de changer un réglage dans le dernier mois…NON.

Du coup je decide de faire une pause au KM 260 je prends un hotel pour me reposer tot et repartir à 4h du matin.

Check du vélo et des cales, RAS rien n’a bougé. 

j’ai bu 7 litres

Mardi 4h je reprends la route vers le CP1

Douleur toujours présente.

178 km vers CP1.

Tout le long j’analyse mon pédalage.

Puisqu’aucun réglage n’a bougé le chargement doit avoir un impact sur mon pédalage. Je comprends à force d’essais dynamiques que lors des relances en danseuse dans les ascensions je travaille en appuis plus avec la pointe du pied droit qu’avec la plante du pied.

De ce fait je corrige et j' arrive au CP1 avec quasiment plus de douleur au genou à 16h30.

Deux options se présentent à moi après un bon plat de pates.

Repartir en direction du Ventoux pour le boucler avant la fin de journée. Un bémol 70km/h en rafale de vent est annoncé.

Je repose mon genou.

Je valide l’option 2 avec départ à 4h du matin et si plus de douleur au genou je poursuivrai jusqu’au bout sinon abandon.

Mercredi 4h je reprends la route vers le Ventoux, une boulangerie me permet de prendre un café et un petit déj à 5h à Bédoin

Soulagement ! plus de douleur au genou.

3h d’ascension de ce magnifique col puis grosse descente vers Malaucène.

Je prends une magnifique collation.

Je vais faire une journée de 210km. Les orages sont déjà annoncés dans la Bonette cette nuit rien ne sert de s’user en allant les chercher.

Mon idée maintenant est de me reposer pour reprendre la route tôt pour être au CP2 entre 12h et 14h.

Jeudi 4h direction CP2 à 90km.

Je longe le lac de Sisteron dans une ascension magnifique jusque Vars.

La pluie est de plus en plus présente avec de belles averses.

J’arrive au CP2 à 13h30.

Collation, Pates œuf boisson. Et départ (14h30) vers le sommet du col de Vars puis la Bonette, point culminant de notre périple à plus de 2700m

Le temps est incertain. Risque d’orage confirmé mais moins important que mercredi. En revanche la pluie sera présente tout le long.

Le col de Vars se monte tranquillement entre pluies et éclaircies même si c’est sérieux comme grimpette…

Petite descente, et j’attaque le monstre sous la pluie. Je m’y étais préparé depuis le CP2 car équipé de sur-chaussures, jambières et coupe-vent. Dès 16h ça gronde au loin.

Malheureusement vers 17h30 l’orage arrive assez vite. Je m’abrite dans une bergerie ou plusieurs participants m’y rejoignent.

45mn après, refroidi et glacé je décide de repartir fort pour me réchauffer sous la pluie mais sous un ciel dégagé.

Quasiment au sommet, je me déshabille pour mettre la doudoune sèche proche du corps, la veste Castelli et le coupe-vent par-dessus ainsi que les gants.

Très longue descente vers St Etienne de Tinée sous une pluie battante et de grosses bourrasques…je tremble de froid…je m’engeule un peu à voix haute car je descends vite vu les conditions.

J’arrive en hypothermie à St Etienne.

Une âme charitable m’entend essayer de parler au téléphone à mon épouse que j’ai missionnée quand je me changeais en haut du sommet de me trouver un gîte.  Il a pitié de moi et m’offre le Gite.

Je n’arriverai pas à manger dans la soirée après une bonne douche chaude du coup je me couche sans trop attendre.

Vendredi 8h30 sur la route. Réveil tardif car je souhaite offrir un bon petit dej à mon sauveur et tout façon il pleut et mes affaires sont mouillées.

Direction la Couillole par un long faux plat tantôt montant et descendant les jambes sont bien présentes.

La Couillole est montée sous la pluie, c'est long cette ascension, je m’arrête manger pour me réchauffer et ne plus avoir à faire d’autre stop que pour l’eau jusqu’à l’arrivée.

Je repars il ne pleut plus.

Tout se passe bien jusqu’au clou du spectacle.

Le col de Buis.

D’abord je suis perturbé par d’autres concurrents d’une autre course qui passe dans le secteur et ne prend pas le bon axe. Manque de lucidité je m’en aperçois après 3,5 km d’ascension.

Demi-tour pour ne pas être disqualifié à l’arrivée.

Sur le bon axe, Axel nous réserve trois cartouches de l’univers avant les trois derniers km du col de Buis ultra dur en étant chargé et après 900km (même en ayant fait des pauses).

Pied à terre !!  J’enlève mes chaussures…J’ouvre un paquet de crocodiles Haribo…Hummm il est beau ce col avec mon épouse et ma fille au téléphone… je mange ensuite des noix de cajou grillées et salées…

Après 20mn de pause je renfile les chaussures pour aller finir mon périple place Tivoli à Le Cannet.

(Je ne roule plus à mon rythme car je récupère un gars très fatigué qui fait n'importe quoi sur la route...il n'est plus très lucide après chaque montée je l'attends...il me remerciera vivement à la fin...c'est chouette...)

A l'arrivée surprise, les concurrents présents à la soirée de clôture nous (les derniers finisher) accueillent dans un tonnerre d’applaudissement.

Ça fait chaud au cœur de voir notre JC qui me donne une magnifique accolade...un grand moment...

 

En conclusion, 1000 Km en 54h30 de déplacement et 113h y compris arrêts.

Je ne finis pas trop entamé. Aucune douleur nul part... je pense que c’est du au fait qu’avec le mal de genou lors des 430 premiers km j’ai stratégiquement décidé de m’imposer du temps de repos pour finir la BikingMan et essayer d'éviter les orages, alors qu’initialement j’envisageais des micros-siestes jusqu’au CP2.

Mais aussi que depuis début décembre la moindre sortie ou tour de pédale etaient dirigés pour cet événement...20,6 de moyenne jusqu'au CP1 avec 7200 de D+ et mal au genou montre à mon sens que j'y étais bien préparé. Ensuite je n'ai roulé qu'en observation de la météo.

Ce fut épic coté météo, je n’avais jamais fini en hypo…Expérience à ne pas revivre…"