Samedi 16 Juillet 2016 - Les Saisies (73)

Une boucle inédite avec le Mont Blanc comme toile de fond, une journée marathon avec des cols hors catégories, simplement 330 km et 8 000m/d+, voila le programme qui attendait les participants de la 7ème édition du Tour du Mont Blanc 2016, le Samedi 16 Juillet. Le départ était prévu à 5h00 du matin de la Station des Saisies pour un parcours qui traversait successivement la France, la Suisse et l’Italie.

http://www.sportcommunication.info/TMB/#accueil

Nous nous y sommes rendu à 5. Titi pour sa 4ème participations et spécialiste de l'ultra, José, JC, Laurent et Seb.

L'objectif était de terminer l'épreuve et s'emparer du T-shirt de Finisher. Le saint Graal !

Notre arrivée aux saisies :

Le Briefing de 17h00 : Hauteluce au pied de notre logement : Jour J départ 04h55, les sourires sont là : Col du Grand Saint Bernard à 11h45 :

carteprofilsportcom

profilopenrunnerFiche_de_route

Profil des différents cols :

col des montets
 

 

col de la Forclaz
col de Champex-Lac
Col du Grand Saint Bernard

 

 

col du Petit Saint Bernard
col du Cormet de Roselend
col des Saisies

Et voici les résultats officiels et classements complémentaires. Cette épreuve étant déclarée en rando sportive il n'y a pas officiellement de classement mais avec les temps et les catégories il est aisé de définir le classement des membres de l'ECF :

Classement Scratch Classement Caté Nom Prénom Catégorie Temps
47 16 DURAND J-CHRISTOPHE 30-39 14:38:31
184 72 BRETTES SEBASTIEN 40-49 16:28:00
296 76 LE DREAN THIERRY 50-59 18:00:19
Abandon 280km Abandon 280km PUICERCUS JOSE 60-66 Abandon
Abandon pb mécanique Abandon pb mécanique RAFFEGEAU LAURENT 30-39 Abandon

Nbre d'arrivé en solo : 408

Le massif du Mont Blanc dimanche matin :

Et ci-dessous le compte rendu de JC :

"

Quelle épreuve, quels magnifiques paysages, quel opiniâtreté il faut avoir pour tenter de terminer cette folie...

Et encore le Dieu du temps était avec nous...

Beaucoup de superlatifs peuvent être utilisés pour présenter cette épreuve hors norme "internationale".

En effet, seulement 25% de Français je crois, c'est dire...

Départ de Paname vendredi matin à 09h30 en direction des Saisies en compagnie de mes acolytes José, Laurent et Seb où nous devions rejoindre Titi qui venait par ses propres moyens : le rail. Logique pour lui...

Arrivés 16h00 aux Saisies tous juste pour que les retardataires s'inscrivent et que les autres récupèrent leurs plaques de cadre et déposent les 2 ou 1 sacs à des points stratégiques sur le parcours de l'épreuve. 

17h00 le briefing  en Français et Anglais s'il vous plait. Il y a de tout, du danois, suédois, Allemand, Anglais, Français, espagnol, Italien etc...

Je retrouve mon copain Italien Ferdinando qui me fait un briefing perso avec Titi qui sont des habitués... 

Je bois leurs paroles pour ne pas partir dans l'inconnu. Je n'aime pas ça. Et Ferdinando est de plus propriétaire de temps canons sur les précédentes éditions... Alors je suis comme un gamin devant eux...

Nous décidons ensuite d'aller à l'appart hôtel pour déposer les vélos et revenir pour la pasta partie made in Sportcom...

Mais finalement nous resterons à Hauteluce parce que les places de parking étant chères, pas envie de galérer le lendemain matin pour charger les vélos...

De plus Notre président ayant repéré un magasin resto Bio juste en face du logement, il était aux anges vous n'imaginez même pas !!!

Couchés vers 23h00 pour un levé le Samedi matin à 03h00, la nuit fut très courte...

Le départ se fera sous une nuit claire mais très froide (5°C) et sans vent. Nous arrivons vers 04h20. Le temps de préparer les vélos et les pilotes, nous sommes à moins de 5min du départ et comme souvent dans les dernières positions. 

Les éclairages sont de mises tout comme les gilets fluos. Le top départ est lancé sous la musique entêtante de Sia, j'adore !!! Je devais être le seul de l'ECF à apprécier mais sans doute est-ce dû à la moyenne d'âge du groupe *;) Clin d’œil...

Je pars rapidement dans la descente des Saisies vers Megève en suivant les 100aine d'éclairages devant moi.

Il était question de rester ensemble durant la 1ère partie de la cyclo mais étant donnés la longueur de l'épreuve et le dénivelé gargantuesque je n'étais pas franchement pour. 

Alors j'ai tracé de mon côté avec ce dicton en tête : "un minimum d'heure de selle pour un minimum de souffrance"...

Sur le faut plat montant vers Megève je retrouve mon pote Italien. IL m’avait expliqué que l'épreuve se décompose en 3 parties :

  • les 105 1ers km plutôt faciles où il ne faut pas suivre les givrés au risque de se griller les ailes
  • La partie Col de Champex-Lac et Col du Gd St Bernard ou il faut gérer les 6 derniers kms très difficiles jusqu'aux 156ème km
  • La dernière partie avec la vallée d'Aoste et sa fournaise qu'il faut absolument négocier dans un groupe et surtout attendre quelques unités si l'on est seul pour ne pas terminer cramé avant les 3 derniers cols et gérer à sa main.

J'effectue la 1ère partie avec Ferdinando jusqu'au pied du col de Champex-Lac en Suisse et mon 1er ravitaillement où j'avais laissé un sac pour déposer genouillère, gilet fluo, éclairage avant et mettre une chasuble. En suisse les routes sont en excellent état et les descentes peuvent être faites en toute sécurité, c'est que du bonheur... Effectivement, cette 1ère partie est assez facile parce qu'on est encore frais et que les pourcentages ne sont pas violents même s'il fait assez froid... Cette partie s'est faite en 3h30 pile poil. Nous n'avons pas traîné...

La montée de Champex-Lac durant 12km c'est une autre paire de manche. Avec de gros pourcentages et Ferdinando bien plus aérien que moi je le vois partir inexorablement. Ce col m'a fait penser au difficile col des prés. Au sommet un magnifique lac et la descente sur l'Italie pour attaquer l'énorme morceau qu'est Le Grand St Bernard. 2500m d'altitude au sommet avec 31km de montée dont les 6 derniers km qui sont insupportables de difficultés. Et maintenant je gère les montées à 10-12km/h après les séries de tunnels à passer. Arrivé en haut le ravito.

J'ingurgite un mini sandwich jambon fromage, compote et gels et c'est partie pour une descente de 34km ou je rate un virage sans conséquence puisque personne fort heureusement ne remonté à ce moment là.

Au bas de la descente 2 gars me rejoignent et on en récupère 2 autres. Le groupe est formé pour traverser la vallée d'Aoste. Une vrai fournaise à 33°C bien loin de nos 5°C du matin. On tourne ensemble pour s'économiser. Mais la route est pourrit à cause de travaux et de feux tricolores qui imposent l'alternance sur les voies en travaux. On s'arrête tout le temps... 

Et puis enfin une route large plane sans plus personne et des signaleurs à chaque carrefour pour nous protéger. Trop bien ces Italiens. 

Et puis d'un coup 2 carabiniers à moto nous arrivent dessus en nous signalant de nous ranger sur le bas côté suivi de 2 ou 3 coureurs à fond les ballons suivis d'une voiture Tinkoff, Vittoria et autres... On est en pleine course cycliste professionnelle !!!! Dingue !!!! On arrive a un carrefour gardé par une gendarmette italienne qui nous demande de quitter la route. On lui explique bien que nous faisons aussi une course mais nous ne faisons pas le poids face aux coureurs pros et on est bon pour attendre 10min que le peloton passe avec les voitures suiveuses et le camion balais... 

S'ensuit le ravito et enfin la montée du petit st Bernard que je n'ai gère apprécié. Certes constant dans ses dénivelés mais avec la chaleur j'ai vraiment du mal. Je me fait larguer par mais acolytes et à monter à 10-12km/h un col de 28km ça fait presque 2 heures alors c'est très usant psychologiquement. En haut il y a un vent de face qui n'arrange pas la tâche. Je suis avec un Allemand qui grimpe bien mais qui a peur des crampes. En haut je m'arrête au ravito ou je ne profite pas de mon sac laissé parce que le temps qu'il me reste me permettra de rentrer en plein jour. La fin est de plus en plus proche et les 2 derniers cols se feront au courage...

Une descente menée tambour battant, j'attaque le Cormet de Roselend à l'énergie en prenant soin de m'arrêter pour brancher une batterie à mon compteur qui a sa batterie presque vide.

Je me fais doubler à ce moment là par la 1ère féminine qui est une vrai machine de guerre. Elle ne semble pas atteinte par la fatigue la bougre... Une extra terrestre...

Je récupère un allemand qui était avec moi dans la vallée d'Aoste. Il semble à l'arrêt. Je monte à mon rythme et j'arrive à garder 1 à 2 pignons de réserve. Les jambes tournent toujours parce que j'e me suis toujours bien alimenté et surtout beaucoup bu (1,5L pour la montée du Ptit St Bernard). 

J'ai une fatigue générale profonde et mentale mais pas musculaire. Je termine la montée interminable en pensant à la descente et au dernier col des Saisies à grimper. La victoire est au bout !

Dans les 9 derniers km je suis rejoint par un Français qui est lui aussi cuit. On décide de terminer ensemble ce col des saisies qui n'est franchement pas facile. De toute façon n'importe quelle pente au delà de 3% aurait été un vrai calvaire... A discuter, la montée se fait finalement rapidement. Le temps passe beaucoup plus vite. On termine ensemble côte à côte crédité du même temps.

Heureux d'en avoir terminé à 19h39. Cuit physiquement, mentalement. Mais musculairement plutôt OK...

Je retrouve mon pote Italien qui m'aura mis 40min dans la vue.

Au final j'aurai mis 14h39. Même si ce n'est pas une course (randosportive) il y a tout de même un classement.

47ème au scratch et 16ème de ma catégorie. Et 14h05 à rouler donc avec 34min d'arrêt au total.

Ouf ! Très contant de ma perf parce que je ne savais pas ce que 8000m de dénivelé pouvait engendrer sur mon organisme... Finalement ça c'est bien passé. Certes, les 1er sont arrivés en 12h00 mais mon objectif était de terminer avant tout.

OBJECTIF RÉUSSI !

A l'arrivé j'apprendrai par SMS la déconvenue de Laurent... Après moins de 2 heures Seb arrive livide mais il a terminé. Et uniquement en s’entraînant dans la côte de Voulangis. Sacrément fort se Seb !!! S'il savait descendre il m'aurait mis une grosse mine... Sont temps est de 16h28. 184ème et 72ème de sa caté.

Puis enfin José arrive avec un des camions balais. Il aura fait 280km mais l'envie n'y était plus... Mais il est contant ! C'est l'essentiel.

Enfin, à 23h00 Titi arrive. Il a tout fait à sa main et ne semble pas entamé... Dingue... Son temps est de 18h00. 296ème et 76ème de sa caté.

Je retiendrai les paysages magnifiques avec le mont blanc à couper le souffle, le levé de soleil sur l’aiguille du midi... Et la souffrance mentale plus que physique finalement... Des cols de + de 20km voir 30 à faire plusieurs fois c'est usant mentalement parce que c'est très long.

Je suis particulièrement admiratifs des derniers arrivés à 1h du matin en pleine nuit. 20heures de selles !!! Il faut vraiment avoir un moral en béton !!!

Le WE a été top avec l'équipe de l'ECF même si Laurent a manqué de chance sur son ennuie mécanique. Vu l'investissement financier et humains c'est extrêmement rageant... C'est bien qu'il rebondisse...

Le corps humain est décidément une sacrée machine. Le lendemain ont été franchement pas frais...

Sur 650 inscrits, 408 ont terminés... Une belle année que 2016 semble-t-il...

Il faut quand même se préparer à se genre d'épreuve... Il faut être quand même particulièrement maso...

 Payer pour ça, souffrir comme un damné et terminer carbonisé... Un excellent souvenir et le maillot de finisher d'une valeur sentimentale énorme...

Que la montagne est belle !!!"

 

Et celui de José notre Président :

"à l'instar de la roue libre de Laurent j'ai moi aussi coincé et décidé de rentrer en voiture à Bourg Saint Maurice. Je n'avais pas envie de ramer dans le Cormet et la montée des Saisies satisfait des grimpettes du jour et un peu entamé pour la totalité de ce difficile parcours.

En plus de JC et Titi qui a une remarquable volonté, Seb aussi a bien mérité son Tshirt finisher après environ seize heures d'efforts. Rappel, Seb souffre plus dans les descentes que dans les montées.

Encore un bon WE et des souvenirs empilés."